Brève histoire des épices.

L’histoire de la quête des épices et de la lutte pour leur contrôle.

Il semble que l’homme ait introduit les épices dans son alimentation bien avant le sel, car elles constituaient une ressource végétale plus accessible. Initialement culinaire, leur usage s’est étendu aux rituels religieux, à l’embaumement et, enfin, à la médecine. Les premières mentions d’épices remontent à 5 000 ans dans les civilisations antiques de Chine, d’Inde et d’Égypte.

L’Antiquité et la valeur des épices.

En Grèce et à Rome, les épices provenaient principalement d’Inde et de Ceylan. Les Romains connaissaient la plupart des épices exotiques, comme le poivre noir, le clou de girofle et le gingembre. Le commerce caravanier convergeait vers Tyr, puis, après sa chute, vers Carthage et Alexandrie, avant que Rome ne domine la Méditerranée.

Les épices représentaient une dépense colossale. L’historien romain Pline se plaignait que ces produits se vendaient 100 fois leur coût initial. Leur valeur était immense: lorsque les Goths assiégèrent Rome en 408, ils exigèrent, en plus de l’or, 3 000 livres de poivre, le considérant comme un trésor tout aussi précieux.

Le Moyen Âge: monopoles et croisades.

Après la chute de Rome, le commerce reprit via Byzance (Constantinople). À partir du VIIe siècle, les marchands arabes dominèrent les routes commerciales. La perturbation de ce commerce par les Turcs au XIe siècle fut l’un des catalyseurs des croisades. Les croisés rapportèrent d’Orient des épices, dont certaines nouvelles pour l’Europe, comme la noix de muscade.

L’usage des épices était essentiel, non seulement pour le goût, mais aussi pour la conservation des aliments et l’aromatisation des boissons, le thé et le café étant alors inconnus.

Les républiques italiennes, en particulier Venise, obtinrent le monopole du commerce avec l’Orient. Les prix devinrent astronomiques. Les épices devinrent un symbole de richesse absolue, littéralement à la valeur de l’or. Le poivre servait à payer les impôts, les amendes et les salaires. La valeur était telle que la falsification était sévèrement punie: dans certaines régions, les fraudeurs étaient brûlés vifs ou enterrés vivants avec leur marchandise contrefaite.

L’ère des découvertes et les monopoles coloniaux.

La volonté de contourner le monopole vénitien et arabe a alimenté l’Ère des Découvertes. À la fin du XVe siècle, les explorateurs portugais et espagnols cherchaient de nouvelles routes. En 1498, Vasco da Gama parvint en Inde en contournant l’Afrique, brisant ainsi les anciens monopoles.

Le centre du commerce se déplaça vers le Portugal et l’Espagne. Ces puissances coloniales allèrent plus loin: elles prirent le contrôle des sources de production. Pour maintenir des prix élevés, elles établirent des monopoles brutaux, détruisant les plants de girofliers ou de muscadiers sur les îles non contrôlées et imposant des taxes écrasantes. En 1760, les Hollandais brûlèrent 4 000 tonnes d’épices à Amsterdam pour maintenir les cours. S’ensuivirent des “guerres des épices”, où les nations organisaient des expéditions militaires pour voler des graines et des plants.

La découverte des Amériques introduisit également de nouvelles épices: la vanille, le piment de la Jamaïque et les piments (capsicums).

Déclin et usage moderne.

Au fil du temps, les monopoles furent brisés à mesure que la culture des épices s’étendait. Au XIXe siècle, les prix chutèrent et les épices perdirent leur statut de trésor géopolitique.

L’ère industrielle valorisait d’autres matières premières (charbon, caoutchouc, métaux). L’usage domestique des épices déclina pour plusieurs raisons: l’invention de la réfrigération (réduisant le besoin de conservation par le sel et les épices), une plus grande variété alimentaire, l’apparition d’arômes artificiels (comme la vanilline) et de médicaments de synthèse qui remplacèrent les épices dans la pharmacopée familiale.

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